Quoi que nous perdions, cela laisse des traces. En nous, mais aussi autour de nous. Certaines choses, nous les gardons comme des trésors : une vieille photo, une lettre, un meuble chargé de souvenirs. D’autres, au contraire, nous cherchons à les oublier, à les jeter. Quelles histoires se cachent derrière les traces de ce qu’on a perdu? Qu’est-ce qu’une autre personne peut y lire?
Avec son installation participative, le collectif mikro-kit réunit des objets trouvés correspondant à de véritables pertes personnelles et leur attribue une provenance fictive. De ces vides potentiellement douloureux naît quelque chose de nouveau : les traces laissées par d’autres deviennent source d’inspiration pour ses propres histoires – et révèlent peut-être même des pertes enfouies jusque-là.
Notre installation s’appuie sur un appel à photos invitant toute personne intéressée à nous envoyer, de manière anonyme et sans commentaire, des images d’objets liés à une perte personnelle – de manière concrète ou symbolique. Héritage familial, capsule de bouteille cabossée, petit tas de sable… Que peut-on perdre ? Une être cher, un grand amour, un foyer, une certitude?
Durant le festival les visiteur·euses et les auteur·rices ont écrit, dans un processus fictif de reconstitution, l’histoire que ces photos auraient pu raconter. Parfois de manière prolixe, parfois fragmentaire, sobre ou poétique.
L’installation, accessible tout au long du festival, pouvait être explorée et enrichie de façon librement ou en dialogue avec l’équipe aritsitque à l’occasion d’ateliers collectifs. Des extraits des textes issus de cette installation participative ont été publiés dans une publication de la revue littéraire “Akzente” aux éditions Carl Hanser.
Sammlung der schier verlorenen Dinge
Présentée pour la première fois à l’occasion du festival de littérature “Archäologie des Verlusts” Du 14 au 16 octobre 2022 au Roter Salon der Volksbühne Berlin Un projet Lydia Dimitrow, Magali Tosato, Larissa Jenne et Benjamin Dimitrow
Foto: Christian Schulz